Dissection urbaine
2020
Grès émaillé
Pièces présentées dans le cadre de l'exposition collective "Paysages intérieurs", au Musée d'Anatomie du Neubourg, du 10 octobre au 15 novembre 2020
© Photographies Marie Heughebaert
Dissection urbaine
céramique, 2020
Dans le vocabulaire technique de l’architecture, on trouve de nombreuses références au vivant : corps de bâtiment, main courante, ossature, peau d’acier, œil de bœuf… On dit aussi d’une maison qu’elle respire pour évoquer la circulation de l’air. Cachés sous terre, circulent secrètement conduites d’eau, fils électriques, câbles téléphoniques… pareils à des veines, des vaisseaux sanguins. Le cœur des villes est irrigué par les artères que sont les boulevards et les avenues. Comme si les villes étaient elles-mêmes des êtres vivants, toujours en transformation.
L’installation présente au musée d’Anatomie oscille entre table de dissection et paysage industriel, entre viscère et architecture, mais aussi entre attraction et répulsion. Organes vitaux d’une maison, les tuyaux et autres raccords de plomberie transposés ici en céramique se parent de couleur chair et d’un aspect de surface velouté. Objets sans gloire du quotidien, habituellement dissimulés, ils sont ici mis en lumière, érigés, non sans humour, au statut d’œuvre d’art.
Clin d’œil au matériau céramique souvent utilisé à des fins utilitaires, certaines pièces semblent presque se doter d’un aspect pratique.